19 novembre 2016

Un cadre législatif appelant à l’action

Anne Hébert, directrice générale, Office des personnes handicapées du Québec

Les années qui ont suivi l’adoption, en 1978, de la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées ont vu naître nombre de politiques et mesures, dont certaines destinées à soutenir la réussite scolaire des élèves et étudiants handicapés. Ainsi, d’une décennie à la suivante, les cohortes de ces jeunes atteignant le secondaire, le cégep et l’université n’ont cessé de croître. Cette progression n’est certes pas le seul fait de la législation. Elle est aussi étroitement liée à une implication souhaitée des partenaires, d’ailleurs clairement réitérée lors de la modification législative de 2004, dont deux des trois assises sont une implication accrue de tous et de toutes pour favoriser l’intégration sociale des personnes handicapées au même titre que leurs concitoyens et concitoyennes », et « des responsabilités importantes pour les partenaires en ce qui concerne les personnes handicapées et leur famille ». En vue de soutenir la mise en œuvre de la Loi et de faire du Québec une société inclusive, solidaire, plus équitable et respectueuse des choix et des besoins des personnes handicapées et de leur famille, le Conseil des ministres adoptait, en juin 2009, la politique À part entière. Celle-ci prévoit notamment l’accroissement de la participation des élèves et des étudiants handicapés à tous les niveaux d’enseignement, en formation initiale et continue, dans des conditions équivalentes à celles des autres élèves et étudiants. Incidemment, au nombre des engagements inscrits au Plan des engagements gouvernementaux 2015-2019 en lien avec la mise en œuvre de la politique, le ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche indique entre autres vouloir « soutenir la mise en place de mécanismes de transition des élèves handicapés entre le secondaire et le collégial, en vue de favoriser la réussite scolaire des élèves handicapés ainsi que l’accès aux services de soutien ». Relever le défi d’accroître la participation sociale des personnes handicapées, faut-il le rappeler, ne peut reposer que sur l’action gouvernementale. Il appartient à chacun et chacune d’y contribuer individuellement, dans la mesure de ses attributions et capacités. En ce sens, si le Québec a connu une croissance soutenue du nombre d’étudiantes et d’étudiants handicapés au postsecondaire au cours des dernières décennies, et qu’il est aujourd’hui acquis que cette croissance est en grande partie attribuable à la qualité des mesures et services de soutien mis en place durant leur parcours scolaire, le travail de ceux et celles qui ont œuvré activement au développement, à l’expérimentation et au suivi des différents outils élaborés à cette fin y est certainement pour quelque chose. À cet égard, le Cadre de référence et des pratiques d’usage des conseillers aux étudiants en situation de handicap en enseignement supérieur, dont l’AQICESH a été l’instigatrice, constitue un bel exemple de contribution souhaitée. En expliquant de façon simple et efficace toute la complexité qui est derrière la réflexion, les démarches, les décisions et les réponses apportées aux besoins de chacun et chacune, le cadre met en lumière les pratiques d’usage qui peuvent soutenir et guider les conseillers et conseillères aux étudiants en situation de handicap dans leur travail. Il constitue un ouvrage incontournable pour quiconque s’intéresse à la scolarisation des étudiants handicapés au postsecondaire et témoigne d’une réelle volonté d’adopter une approche individualisée dans l’orientation des actions. La politique À part entière nous invite collectivement à relever, entre autres défis, celui d’une société respectueuse des choix et des besoins des personnes handicapées et de leur famille. Le Cadre de référence, par son approche centrée sur la personne, y répond éloquemment. L’accroissement du nombre d’étudiants handicapés au postsecondaire est une excellente nouvelle. L’Office reconnaît et salue votre indéniable contribution à cet état de fait.