19 novembre 2013

Partage d’expertise universitaire et collégiale : trois années de travaux Les rectorats et directions des quatre établissements s’unissent pour clore les travaux du Comité Interordres

Marie-Marthe Lebel, collaboratrice, Comité Interordres

Le 30 septembre dernier, le Comité Interordres, formé de quatre établissements (le Collège Montmorency, l’Université de Montréal, le Cégep du Vieux Montréal et l’Université du Québec à Montréal), déposait au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie (MESRST) son rapport final : Intégrer les nouvelles populations étudiantes   en   situation de handicap aux études supérieures : mission possible!

À la suite d’un vaste processus d’examen de la situation de ces populations au Québec depuis les dernières années, le bilan des trois ans d’activités du Comité présentait non seulement ses études et ses conclusions sur cet état de fait, mais il proposait des recommandations afi que les étudiants en situation de handicap issus des nouvelles populations intègrent avec succès les établissements d’enseignement supérieur. Au moment de sa formation en février 2010, le Comité s’était donné trois grands objectifs :

  • Faciliter la transition interordres (cégep-université) ;
  • Identifier, harmoniser et consolider les meilleures pratiques en appui aux études;
  • Développer le soutien pédagogique aux enseignants.

Forts des enseignements de plus de vingt ans d’expertise auprès des étudiants en situation de handicap et de l’intérêt croissant des services d’accueil et de soutien des collèges et des universités à leur égard pour les intégrer et les soutenir dans leurs études et dans la réalisation de leurs projets scolaires, les quatre établissements avaient entrepris la mise en œuvre de ce projet innovateur en fonction d’une vision, de principes et de valeurs communes, dont le droit à l’égalité des chances pour tous.

Le Comité parvint rapidement aux premières conclusions : bien qu’un cadre législatif avait été mis en place plusieurs années auparavant et que ces nouvelles populations, en constante croissance, représentaient un très grand nombre d’étudiants, très peu de recherches existaient sur les meilleures pratiques à utiliser pour faciliter leur intégration et offrir le soutien au personnel enseignant au moyen d’outils développés à cette fin. Par ailleurs, il existait toujours une grande méconnaissance de cette nouvelle population au sein de la communauté universitaire et de la société en général. Dans un premier temps, le Comité a conçu des protocoles et des documents pour harmoniser les procédures d’accueil lors de la transition ainsi que des outils de sensibilisation (site Web matransition.com, affiches, dépliants, ateliers, etc.). Pour mieux identifier les pratiques en cours et cibler les pratiques à privilégier, en appui aux études, une recension de la littérature fut réalisée, un inventaire des pratiques fut dressé à la suite d’un sondage électronique et un outil, permettant de faire le lien entre la littérature et les pratiques, fut publié. Enfin, pour offrir un soutien au personnel enseignant, une recension de la littérature et des outils pédagogiques existants fut réalisée ainsi qu’une analyse, à partir d’un sondage, des impacts sur les enseignants. Ceci a mené à la conception d’outils comme des schémas de décisions et des capsules de partage sur des expériences d’enseignants.

Malgré la réalisation des trois grands objectifs du Comité Interordres, la transition harmonieuse demeure une cible en mouvement et voilée d’obstacles que le Comité, par ses recommandations, aimerait voir disparaître. Pour l’avenir, le Comité souhaite que les actions suivantes permettent de poursuivre le travail de cœur et de tête déjà entrepris :

Valoriser la concertation :

  • Interordres : secondaire, collégiale et universitaire ;
  • Interétablissements : les partenaires initiaux et ceux qui s’ajouteront;
  • Interprofessionnelle : psychologues, conseillers en orientation, conseillers en services adaptés et autres professionnels ;
  • Intramuros : service aux étudiants, aide à la réussite, développement pédagogique, etc.

Poursuivre la recherche afin d’assurer de bonnes pratiques et encadrer avec plus de rigueur les actions posées par les services adaptés.

Développer des modèles d’intervention pédagogiques (en classe et hors classe) qui permettraient l’intégration, au-delà de la simple réponse aux besoins de base des étudiants et des enseignants.

 

Assurer la pérennité dans nos établissements:

pour s’assurer que les résultats de notre projet soient durables dans nos établissements et investis dans un lieu commun de veille stratégique.

La forte croissance des nouvelles populations ajoute, à chaque session qui commence, une pression supplémentaire sur les services d’accueil et de soutien, porte d’entrée au monde de l’enseignement supérieur. Cette pression et ce sens de l’urgence mettent en lumière les choix que la société québécoise se doit de faire, tant sur le plan budgétaire que sur le plan des ressources humaines nécessaires pour intégrer ces populations au moment de cette transition, parfois difficile. À la fin de ses études, l’étudiant qui aura été accompagné et soutenu par des pratiques exemplaires et qui se sera conformé aux exigences scolaires prendra, dans la société, non seulement la place qu’il mérite, mais la place à laquelle il a droit.

Tout le matériel produit par le Comité depuis les trois dernières années, comme les outils, les revues de littérature, le matériel de sensibilisation, les capsules, etc., se trouve sur le site du Centre de recherche pour l’inclusion scolaire et professionnelle des étudiants en situation de handicap, le CRISPESH. Nous voulons profiter de cette occasion pour remercier chaleureusement chaque personne qui a participé ou a contribué de près ou de loin à cet immense et stimulant projet que fut le Comité Interordres.

Vous pouvez consulter l’ensemble des travaux ainsi que les outils élaborés pour les conseillers et les étudiants au https://sites.google.com/site/crispeshsh/projets-interordres-1.