19 novembre 2012

Intervenir auprès des étudiants ayant un TSA, c’est revenir aux sources

Marie Ducharme, c.o., conseillère à l’accueil et soutien aux étudiants en situation de handicap, UQAM

C’est avec plaisir que j’aimerais vous parler d’André Parent c.o. qui sera conférencier au prochain Forum: L’étudiant au cœur de nos pratiques : une vision pour l’avenir ! Le sujet de sa conférence est des plus actuels : L’étendue du spectre de l’autisme : un défi d’intervention.

Dans l’article: Particularités des TSA face à l’intervention scolaire et professionnelle que vous pouvez lire sur le site OrientAction, monsieur Parent nous révèle que plusieurs études mettent en évidence l’augmentation de la prévalence de personnes qui présentent un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Nous ne devons donc pas être surpris de voir arriver plus fréquemment cette clientèle dans nos bureaux.

L’originalité des propos de monsieur Parent réside dans sa façon très humble et surtout très pragmatique de nous présenter les rudiments de base pour bien intervenir auprès des personnes ayant un TSA. D’ailleurs, le titre de son article paru dans le magazine des conseillers et conseillères d’orientation du Québec va dans le même sens et illustre bien son approche: TSA et orientation : le b.a.-ba de l’intervention.

À la lecture de cet article, je retiens qu’il n’y a rien de prédéterminé et que l’intervention réside surtout dans notre capacité de les « apprécier [et] cela d’une manière inconditionnelle » Ce n’est pas une mince affaire, car leurs particularités peuvent souvent nous dérouter. À ce titre, je me permets de citer un passage qui en dit long sur ce qui peut se passer dans nos bureaux et qui pourrait paraître étrange à nos yeux, mais qui cadre tout à fait avec le mode de fonctionnement d’un étudiant ayant un TSA: « En outre, la personne peut se lever brusquement et partir alors que vous étiez en train de lui parler, ou ne plus être attentive après une heure. Pour certains, une heure c’est 60 minutes et non 59 ou 61 minutes. » J’aime particulièrement la remarquable habileté de monsieur Parent à nous ramener à l’essentiel de notre travail de conseiller auprès d’étudiants en situation de handicap qui consiste fondamentalement à les accueillir et à les soutenir. Il le résume de cette façon : « Mais qu’est-ce qu’une démarche réussie ? C’est avoir écouté notre client, avoir saisi son besoin et l’avoir aidé à établir un plan d’action satisfaisant». Finalement, son approche nous permet de percer des fenêtres où l’on ne voyait que des murs et surtout, il nous amène à explorer les forces qui coexistent toujours avec les faiblesses et qu’il serait plus juste d’appeler « les défis » chez ces étudiants. Je terminerai donc ce petit article qui, je l’espère, vous aura donné le goût d’en savoir un peu plus sur la particularité de l’approche et de la vision d’intervention d’André Parent auprès des personnes ayant un TSA en vous livrant son message plein d’espoir tout autant pour eux que pour nous : « La beauté chez eux réside dans leur capacité d’évoluer, de s’adapter, d’offrir de nouvelles perspectives qui sortent des sentiers battus, autant d’aspects que notre société aurait grand intérêt à reconnaître davantage. (…) Faites-vous confiance, respectez leur rythme, décortiquez, soyez précis, innovez, faites équipe avec d’autres professionnels et les parents, mais surtout faites équipe avec la personne neuroatypique. Elle sera votre meilleure alliée pour vous aider à l’aider. »

 

 

Parent, A. Particularités des TSA face à l’intervention scolaire et professionnelle. Site : www.orientaction.ca, 31 mars 2014.

Parent, A. TSA et orientation : le b.a.-ba de l’intervention. L’Orientation Juillet-août 2014, vol. 4, no 2.

Appellation pour désigner une personne ayant un TSA. Neurotypique est le terme pour désigner celle qui ne l’est pas.